Les Dotations Horaires Globales (DHG) des lycées publics de l’académie de Normandie ont été présentées lors des Comités Techniques Académiques (CTA) qui se sont tenus les lundi 17 janvier à Caen et mardi 18 janvier à Rouen.
Vous trouverez ci-dessous la DHG attribuée à chaque établissement ainsi que son évolution par rapport à celle prévue pour la rentrée 2021.
Analyse
La rentrée 2022 sera marquée dans les lycées généraux et technologiques de l’académie par une diminution du nombre d’élèves accueillis (-1486 élèves par rapport aux effectifs prévus à cette même époque pour la rentrée 2021).
Au lieu de saisir l’opportunité de cette baisse démographique pour améliorer les conditions d’étude des élèves et de travail des enseignants (des effectifs allégés par classe ou groupe de spécialité sont plus que jamais nécessaires pour faire face aux retards dans les apprentissages et à l’augmentation des inégalités entre élèves dus à deux années fortement perturbées par la COVID19), le Ministère de l’Éducation Nationale et le Rectorat de Normandie font le choix de restreindre un peu plus les moyens octroyés aux lycées.
Au niveau académique, 801,4 heures seront ainsi supprimées lors de la rentrée 2022 dont 388,78 Heures Postes (HP), soit l’équivalent de plus de 23 postes (1 poste, c’est-à-dire un Équivalent Temps Plein (ETP) correspondant à 16,81 HP).
Les lycées du périmètre Caen seront encore plus touchés par cette restriction de moyens horaires. D’une part, alors que la baisse démographique y est moindre que dans les lycées du périmètre Rouen, ces établissements subissent en proportion la même diminution du nombre d’Heures Postes. D’autre part, lors de la phase d’ajustement des moyens de l’été dernier, ces lycées ont pu bénéficier de 484 Heures Postes supplémentaires attribuées pour la rentrée 2021 (contrairement aux lycées du périmètre Rouen où les dotations n’ont guère évolué lors de la phase d’ajustement des moyens). Si l’on compare les dotations prévues pour la rentrée 2022 aux dotations actuelles des lycées du périmètre Caen, ce sont 624,9 Heures Postes (soit l’équivalent de plus de 37 postes) qui seront supprimées dans l’ensemble de ces établissements. Ainsi, non seulement les moyens horaires attribués lors de l’été 2021 sont totalement récupérés, mais en plus de nouvelles ponctions sont opérées !
Bilan du quinquennat Macron Blanquer
Sur la durée du quinquennat, 3705 élèves en moins ont été accueillis dans les lycées généraux et technologiques publics normands (soit l’équivalent de 3 lycées) alors que dans le même temps 547 ETP ont été supprimés (soit l’équivalent de 5 lycées). Ces données illustrent bien l’un des objectifs de la réforme Blanquer du lycée, à savoir une suppression massive du nombre de postes d’enseignants dans les lycées généraux et technologiques (l’équivalent de 2 lycées rayés de la carte dans l’académie de Normandie).
Dans le même temps, le pourcentage d’Heures Supplémentaires Années (HSA) dans la DHG n’a cessé d’augmenter pendant toute la durée du quinquennat : actuellement de 12,7 % au niveau académique pour la rentrée 2022, il était de 11,2 % à la rentrée 2018. Cette augmentation du pourcentage d’HSA dans les DHG octroyées aux établissements alourdit encore plus la charge de travail des enseignants, qui a déjà fortement augmenté avec la mise en œuvre de programmes pléthoriques lors la réforme du lycée Blanquer. Le SNES-FSU rappelle qu’il n’est pas obligatoire que le service des enseignants comporte des HSA et qu’il ne peut être imposé plus de 2 HSA (pondérations comprises) dans ce service. Il incite les personnels à refuser ces heures supplémentaires, en particulier toutes celles qui excèderaient les 2 HSA imposables.
IMP en nette hausse à Caen
Enfin, une forte augmentation du nombre d’Indemnités pour Mission Particulière (IMP) attribuées pour les lycées du périmètre Caen est à noter pour la rentrée 2022. Cela correspond à un rééquilibrage entre les deux périmètres académiques puisque jusqu’à présent certaines missions (coordination disciplinaire, …) rémunérées dans les lycées haut-normand ne l’étaient pas dans les lycées bas-normand. Le SNES-FSU continue de revendiquer un allègement de service des enseignants prenant en charge ces missions particulières, souvent très chronophages. L’attribution d’IMP ne fait une nouvelle fois qu’augmenter la charge de travail des personnels et accentue les disparités entre lycées (une même mission pouvant être rémunérée différemment selon les établissements). Enfin, le taux de ces IMP instaurées en 2015 n’a jamais été réévalué depuis, ce qui contribue à l’érosion du pouvoir d’achat des enseignants.
N’hésitez pas à informer la section académique du SNES-FSU des conséquences de la DHG sur votre établissement, ainsi que des actions que vous pourriez mener (motions en CA, interpellation de la presse, des parents, des élus, …, demande d’audience au rectorat).